Biographie
Fondatrice de la marque de mobilier et de décoration Honoré, aujourd’hui dirigée par sa fille Ingrid Giribone, Annick Lestrohan a d’abord fait ses débuts dans la mode. Au milieu des années 1980, cette ancienne étudiante des Beaux-Arts de Marseille lance une ligne de vêtements pour enfants sous le nom d’Honoré.
Peu à peu lassée par l’univers de la mode et profondément inspirée par ses séjours au Maroc, où elle rencontre des artisans aux savoir-faire exceptionnels, elle opère un virage décisif : en 2005, Honoré se réinvente et devient une marque de design et de décoration.
Depuis trois ans, Annick explore un nouveau territoire créatif : la céramique. À travers ce médium vivant et tactile qu’est la terre cuite, elle donne libre cours à son imagination et révèle une facette plus intime de son talent artistique.
Processus
Une céramique crue est posée sur la planche en ébauche… une masse aux couleurs ocre foncé est roulée dans ses mains, simple boule informe pour le moment qu’Annick Lestrohan envisage comme un des éléments d’un futur tableau.
Annick aime la terre, les choses simples, elle aime cet esprit cabane qu’elle propose dans ses maisons et ses ateliers. Elle cultive un coté Robinson, cependant il s’agit de fausses négligences, de faux laisser aller, rien n’est posé au hasard. Tout à une fonction, une place. Pour Annick, comme pour son idole, Valentine Schlegel, Art et Art de vivre ne font qu’un.
Dans l’atelier elle déplace seule ses montagnes d’argiles et de sable avec nonchalance, de la table au four, dans un ballet incessant car aujourd’hui est un jour riche d’ inspiration. Depuis quelques temps elle a découvert ce plaisir du travail de la terre. Elle sculpte, aplatit, roule, module, met en volume toutes ses pièces qu’en suite elle colle ou couds sur des toiles enduites changeant immédiatement leur statut presque banal de forme linéaire en « Tableaux de terre ».
Les tableaux semblent être fait d’un seul jet, seule la cuisson les sépare, les gonflent, les brulent…Les ocres sont juste prélevées, les blancs apposés, les couleurs emmêlées, elle laisse ses formes agir sans retenue pour convoquer par leur biais le souvenir diffus de ses émotions archaïques. Le geste est habile il n’y a aucun doutes, les couleurs sont en rapport avec le sentiment qu’inspire sa pièce à l’artiste.
La céramique est un art depuis longtemps considéré comme artisanal ,mêlant beauté et fonctionnalité. Il a fallu attendre les années Vallauris (1950–1960) pour qu’elle soit prise en compte comme nouveau médium de l’art moderne et contemporain. Elle connaît une véritable libération des formes et des techniques employées jusqu’alors par les artisans.
Aujourd’hui elle a su conquérir une place de choix et permet la découverte ou redécouverte de bon nombres d’artistes, pour la plupart femme. Encore souvent limité à l’objet la céramique évolue aussi quant à son mode de monstration. « Les tableaux de Terre » que propose Annick Lestrohan sont des formes totalement nouvelles et sont issues de son imaginaire nourri d’archéologies enfantine, empruntes d’une nostalgie propre à une vie faite de villégiatures, de longues soirées d’été, de dolce Vita, sur la côte Amalfitaine ou la Riviera…
Ses influences et ses envies du moment : le soleil, la soie, la mer, la plage, la roche, les odeurs entêtantes de l’orient, la rose toujours, la rose éternelle…
Par Véronique Pieyre de Mandiargues et Florence Reckinger-Taddeï, Galerie Regala, Arles
Expositions
Expositions individuelles
2025 — Paris Design Week, Showroom Honoré
2024 — “Tableaux de terre” à la Galerie Régala d’Arles
2023 — Galerie A.L 121 rue Sainte à Marseille
Expositions collectives
2025 — Villa Noailles d’Hyères, Espace boutique
— 74th Arts sur le thème de la mer à Marseille
— Collaboration Honoré x Monoprix